• Chapitre 20

      Lorsque la désagréable sensation de vertige se fut dissipée, Cœlian ouvrit les yeux. Il se trouvait maintenant dans l’épaisse forêt qui couvrait une partie du territoire de la capitale arkanienne. Il crispa les poings. Elle l’avait fait ! Elle l’avait envoyé loin d’elle contre son gré. Une fois de plus,  Estelle n’avait pas tenu compte de sa décision, ni de sa volonté. C’était elle qui avait choisi pour lui. La colère bouillonnait dans ses veines. Un cri strident le fit sursauter. Il se retourna brusquement, la rage crispant ses traits. Deux cavalières écarquillaient les yeux en le regardant, terrifiées. La panique les saisit devant son air furieux. Soudain calmé, il secoua la tête d’un air désabusé.

    « Voilà qui ne va pas arranger ma réputation de démon ! » songea-t-il.

    - Une apparition démoniaque ? Un monstre ? Vous avez dû rêver !

      Quelques instants après, le prince d’Arkanie pénétrait dans la clairière, suivi de son escorte. Il poussa une exclamation de surprise en mettant pied à terre, reconnaissant son ami.

      Le chevalier de Mandaly l’imita. Les deux hommes se donnèrent une accolade fraternelle.

    - Je suis vraiment heureux de vous revoir, mon prince !

    - Moi aussi ! Mais dis-moi ? Aurais-tu vu une horrible apparition ?

      Les deux cavalières cachées derrière les chevaliers piaillèrent de nouveau.

    - C’est lui ! C’est un démon ! Il est apparu venue de nulle part au milieu de la clairière ! Dans un tourbillon de fumée ! C’est le démon de Mandaly ! »

      Le chevalier et le prince éclatèrent de rire.

    - Décidément, tout ce que je fais me ramène à cette réputation ! soupira-t-il comiquement. Pourtant, cette fois je n’y suis pour rien ! C’est l’œuvre d’Estelle !

    - Tu as retrouvé Estelle des Brumes !

      Cœlian hocha la tête, sa colère momentanément oubliée rejaillit, lui rappelant au passage le sort de la cité Lumineuse.

    - Mon prince, il serait peut-être mieux que nous rentrions au palais. J’ai des nouvelles à vous transmettre.

      Le visage soudain sérieux du chevalier inquiéta le prince plus qu’il ne l’aurait souhaité.

      Moins d’une heure plus tard, Cœlian était installé dans ses appartements du palais de Koralia. Le prince Arnald et sa femme Lyjane écoutaient son récit, bouche bée.

    - Lorsque cet ultimatum nous a été donné, cette petite idiote d’Estelle a choisi de s’y soumettre. Comme je ne voulais pas la laisser, elle m’a forcé à lui obéir. Elle m’a envoyé ici par magie !

    - Tu es donc fiancé à Estelle des Brumes ! Une sorcière pour un démon ! Qui d’autre aurait pu te convenir ?

    - Je ne suis pas bien sûr de le rester, après ce coup-là, murmura-t-il d’une voix froide que seul Arnald entendit.

    - Je suis heureuse pour vous, Cœlian. Par contre, les autres nouvelles que vous nous rapportez sont alarmantes, fit la princesse, en posant des mains protectrices sur son ventre qui commençait à s’arrondir.

    - Si ce Branag possède un tel pouvoir, notre seul espoir réside en la présence d’un autre sorcier, ou d’une sorcière ! soupira Arnald. Je ne comprends pas ce qu’Estelle veut faire ! Elle devrait être ici, avec nous !

    - Nous avons des pistes très lacunaires, expliqua Cœlian. Estelle a rencontré une prophétesse qui lui a donné quelques indications. Pour vaincre Branag, il faut juste libérer un dragon.

    - Un dragon ? Tu es devenu fou !

    - Et ce dragon serait dans la Cité Perdue…

      Arnald baissa la tête, démoralisé.

    - La Cité Perdue… Celle dont personne ne sait où elle est !

    - Arnald, où en est la défense du royaume ?

    - Tout le monde est en alerte maximale. Je vais envoyer des messagers dans tous les villages pour renforcer les dispositifs déjà prêts.

    - Alors, j’ai besoin de votre permission.

    - Ma permission ? Pour quoi faire ?

    - Je dois descendre dans la tour des archives. Pour cela, il me faut un laissez-passer, signé de votre main.

      Arnald fronça les sourcils, soucieux.

    - J’aurai besoin de toi sur le front, tu es un meneur d’hommes dont je peux difficilement me passer. Que vas-tu y faire ?

      Contrairement à son habitude, il n’y avait ni moquerie ni désinvolture dans l’expression de Mandaly. Seulement une froide détermination.

    - Je dois explorer notre seule piste, celle de cette cité Perdue. Le père d’Estelle a déjà affronté Branag. Il aurait laissé aux archives un compte-rendu de ce combat. Je dois aller vérifier, histoire que cette petite inconsciente ne soit pas allée se jeter en vain dans la gueule du loup. Elle a intérêt à avoir eu raison ! »

      Arnald hocha la tête. La loyauté de son ami n’était pas à prouver.

    « Fais au plus vite, nous avons besoin de toi. »

     

    uuu 

     

      Dès que les premières lueurs de l’aube apparurent à l’horizon, le chevalier de Mandaly quitta le château. Koralia était une ville au moins trois fois plus étendue et peuplée que la Cité Lumineuse. Elle était construite sur deux collines, dominées chacune par deux très beaux bâtiments. Sur la plus haute colline, les murs du château des rois d’Arkanie défiaient le temps depuis plus de mille ans. Leurs pierres alternativement rouges et noires faisaient fièrement face à la tour des archives, construction ronde dont le marbre blanc prenait des teintes rosées avec le lever du soleil.

      À la porte de la tour, le gardien observa le chevalier pendant quelques instants avant de vérifier son laissez-passer.

    « Je n’aurai jamais cru vous voir ici un jour, chevalier ! » s’exclama-t-il d’un ton moqueur.

    - Moi non plus, maître Darylan ! rétorqua Cœlian avec le sourire. Il faut croire que vos recommandations ont fini par porter leurs fruits, mon cher maître !

    - Plus de dix ans après ? Vous vous moquez, démon de Mandaly !

    - Dire que ce qualificatif que vous aviez attribué à un enfant trop impulsif et turbulent s’est mué en réputation sulfureuse !

    - Entrez donc, Cœlian. Je suppose que vous cherchez quelque chose de particulier ?

      Cœlian hésita. Il aimait beaucoup le vieux professeur qui avait pris en charge son éducation ainsi que celle du prince jusqu’à ce qu’ils soient en âge d’être adoubés. Il décida d’avoir confiance en lui.

    - Je cherche des renseignements sur la cité Perdue, à l’époque où le sorcier Branag voulait s’emparer de l’Arkanie.

      Darylan fronça les sourcils.

    - La cité Perdue ? Vous ne comptez tout de même pas partir à l’aventure avec les rumeurs d’attaque qui courent ?

    - Non, rassurez-vous ! Je fais ces recherches pour le compte d’une amie, une fille insupportable, mais qui pourrait bien se révéler notre dernier espoir.

    - Venez avec moi, Cœlian. Mon remplaçant arrive pour surveiller l’entrée. Je vais vous aider.

      Cœlian suivit le vieil homme à l’intérieur de la tour.

    - Que de livres ! s’exclama-t-il en respirant cette odeur caractéristique de papier ancien, d’encre et de colle .

    - Et vous n’avez pas encore tout vu, chevalier. La tour comprend dix étages en surface, à peu près autant en sous-sol. Ce qui vous intéresse se situe au premier sous-sol. On construit environ un étage par siècle…

    - Au premier sous-sol ? Mais comment peut-on voir quelque chose ? Je suppose que les torches ou lampes à huile sont proscrites, avec tout ces matériaux combustibles !

    - Il y a un système très ingénieux de miroirs qui renvoient la lumière du jour, chevalier ! Auriez-vous déjà oublié les leçons de votre professeur ? »

      Un peu anxieux, Cœlian descendit une dizaine de marches d’escalier à la suite de Darylan, affolé par la quantité de documents que comportait chaque étagère.

    - Nous y voici ! Les archives du royaume d’Arkanie, datant entre neuf cent et mille années. Nous y trouverons les plans de construction des cités et de leurs bâtiments principaux, les différentes chroniques rapportant les événements ayant jalonné cette période en Arkanie en particulier, comme sur Mystia.

    - Mettons-nous au travail ! s’exclama Cœlian.

      Pendant toute la journée, les deux hommes restèrent courbés sur la table, parcourant les archives non sans ressentir une certaine émotion. Darylan finit par renoncer en fin d’après-midi. Il ne comprenait pas.

    - Cœlian, que cherchez-vous encore ? Nous avons trouvé l’histoire de cette cité, son vrai nom, Fyst, les dates et les plans du grand manoir du baron de Fyst, le créateur de la ville. Nous ne trouverons plus rien de tangible !

      Le chevalier de Mandaly soupira.

    - Nous n’avons encore rien vu qui parle de la malédiction qui frappe cet endroit, maître Darylan ! Comment se fait-il qu’une ville manifestement prospère devienne un lieu fantôme du jour au lendemain ? Personne n’a donc jamais su les causes de cette chute subite ? Et cette histoire de dragon…

      Le vieil homme sursauta.

    - Un dragon ? Vous avez perdu la tête, Cœlian. Ces créatures ont disparu il y a bien longtemps !

    - Pourtant, ma sorcière m’a dit qu’un dragon attendait qu’on le libère, dans la Cité Perdue.

    - Vous avez rencontré une sorcière ! s’exclama Darylan, ébahi.

    - Une sorcière tellement maligne que, même furieux contre elle comme je le suis, je continue à faire ses quatre volontés !

    - Puis-je savoir son nom ?

    - Estelle des Brumes.

    - Des Brumes ? Comme… Sandrun des Brumes ?

    - C’était son père.

      Le regard de Darylan parut soudain très lointain. Cœlian s’inquiéta de cette fixité.

    - Maître ? Ça ne va pas?

    - Des Brumes… Des Brumes… marmonna le vieillard. Ça me rappelle quelque chose… Un dragon… Sandrun… Ça y est ! Je me souviens !

      Stupéfait, le chevalier de Mandaly le vit se mettre à courir sur ses jambes frêles vers un mur couvert de registres. Il se haussa sur la pointe des pieds, sans succès.

    - Cœlian ! Venez m’aider !

    - Lequel dois-je prendre ?

    - Les trois livres à la couverture vert émeraude, là-haut.

      En s’appuyant sur le mur, une porte dissimulée par un vieux rideau de velours vert céda. Cœlian se rattrapa comme il put à l’étagère tandis qu’un nuage de poussière les nimbait d’une substance grisâtre, provoquant une avalanche d’éternuement.

    - Ça alors ! s’exclama le gardien des archives. Je n’avais jamais remarqué qu’il y avait une pièce ici !

      Cœlian tendit le bras pour attraper les volumes désigné par le vieil homme.

    - Ça y est Darylan, je l’ai !  Darylan ? Que se passe-t-il ?

      Le vieil homme était figé, les yeux braqués sur quelque chose, derrière lui. Il se retourna brusquement, dégainant la dague qu’il portait à la ceinture. Une silhouette évanescente flottait devant la porte qui venait de s’ouvrir.

    - Qui êtes-vous ?

      La jeune femme à la chevelure mauve sembla se concentrer. Elle perdit son allure fantomatique. Son sourire semblait apaisant mais Cœlian eut un mouvement de recul à la vue de son regard couleur de rubis.

    - Range ton arme, chevalier Mandaly. Je ne te ferai aucun mal. Ne vous inquiétez pas, maître Darylan ! Asseyez-vous donc avant de vous effondrer !

      Le vieux gardien s’assit sur une chaise, tandis que Cœlian continuait à l’observer d’un air méfiant.

    - Qui êtes-vous ? Comment êtes-vous entrée ici ? Comment connaissez-vous mon nom ?

      Elle éclata d’un rire franc et joyeux.

    - Du calme, Cœlian ! Maître Darylan ? Je dois absolument parler au chevalier de Mandaly, en privé. Quoi qu’il puisse se passer, faites en sorte que personne ne descende ici ! Notre entretien risque de durer très longtemps, sans conséquences graves pour le chevalier. C’est ma magie qui en sera cause. Voudriez-vous bien veiller sur nous de l’extérieur ?

      Le vieil homme subjugué par l’apparition fit une profonde révérence.

    - Je vous laisse, belle dame. Mais je vous en prie, ne faites pas de mal au chevalier !

      Lyanis sourit en regardant le gardien trottiner jusqu’aux escaliers.

    - Il est parti ! Alors, maintenant, je veux savoir qui…

    - Que d’impatience ! Laisse-moi le temps de répondre, avant de poser toutes tes questions ! Tu connais mon nom par Estelle. Je suis Lyanis des Warjanyans.

      Cœlian acquiesça. Ces traits caractéristiques dépeints par Estelle, les cheveux violets, les yeux rouges ne pouvaient être un hasard.

    - En effet, elle a prononcé votre nom.

    - Pour ce qui est du reste, tu n’as pas besoin de le savoir. Le journal de Sandrun te sera très utile. Concentre toi sur le premier volume. Sur une des cartes, la cité Perdue n’est pas désignée par son vrai nom, mais par celui de Karystean qui y apprenait la magie. C’est ce qui lui a permis d’échapper au sortilège d’effacement lancé par Branag avant sa neutralisation. Je l’ai découvert, il y a seulement quelques décennies, lorsque maître Darylan a lu ces volumes. Mais il n’a pas trouvé cette pièce où je peux me matérialiser. Localiser Fyst vous permettra de libérer Lauréan.

    - Lauréan ?

    - C’est le nom du dragon Yphaste seul capable d’arrêter ce maudit sorcier.

    - Je dois retrouver Estelle !

    - Pas tout de suite, Cœlian. Je n’ai pas fini. Je sens une profonde colère en toi. Contre Estelle ?

    - Je suppose que vous êtes une sorcière, vous aussi ! lâcha froidement le jeune homme. Sachez que je déteste me sentir complètement désarmé face à quelqu’un. Or, face à elle, je sais que j’aurai toujours le dessous. Elle peut m’obliger à faire ce qu’elle a décidé ! Je ne peux rien pour l’en empêcher !

    - C’est là où tu fais erreur, mon cher Cœlian. Car si Estelle est une sorcière, en revanche, toi…

    - Moi quoi ? s’inquiéta-t-il.

    - Tu es un ange, Cœlian. Tu es en fait son ange gardien.

    - Je suis quoi ?

    - Tu es un ange. »

      Le chevalier de Mandaly écarquilla les yeux avant de partir soudain d’un rire inextinguible. « Le démon… de Mandaly… est un… ange ! » hoqueta-t-il.

      Lyanis eut un sourire amusé en lui désignant un siège.

    - Voyons Cœlian ! Réfléchis ! Pourquoi es-tu qualifié de démon ?

    - Pour ma chance incroyable ! Il paraît que j’ai un regard insoutenable pendant un combat selon mes adversaires. Selon les femmes, c’est plutôt irrésistible. Je crois surtout que c’est parce que j’étais insupportable, étant petit !

    - Ta chance, Cœlian, vient du fait que tu es un ange. Ce regard qui impressionne tant est dû aux pouvoirs dissimulés au fond de toi.

      Perplexe, le chevalier de Mandaly comprit qu’elle ne plaisantait pas.

    - Cela signifie-t-il que je ne suis pas humain ?

      Lyanis secoua la tête.

    - Bien sûr que si ! Tu es humain, Cœlian, tout comme le prince, Estelle et même Branag. Simplement, certains humains naissent avec des pouvoirs particuliers. Tu as vu ceux d’Estelle mais tu ne connais pas encore les tiens.

    - J’ai des pouvoirs comme Estelle ?

    - Les anges comme les sorciers ont des pouvoirs intrinsèques, qui ne nécessitent pour eux aucun apport d’énergie, aucune formule particulière. Ce sont comme des muscles qu’il faut apprendre à faire travailler. D’autres pouvoirs peuvent s’acquérir dans les livres, mais ceux-ci nécessitent souvent un soutien énergétique. Si tu veux un exemple, Estelle n’a pas en elle le pouvoir de déplacer des gens comme elle l’a fait pour toi. C’est pour ça qu’elle a dû avaler une décoction avant et après, de manière à avoir assez d’énergie. Par contre, lire dans les esprits, prendre possession d’un corps, avoir des visions, c’est aussi facile pour elle que mettre une flèche dans sa cible pour toi !

    - Vous voulez dire que je peux pratiquer la magie ?

    - En effet. La particularité des anges, c’est qu’ils peuvent, s’ils le décident, être complètement imperméables au pouvoir des sorciers… Et des sorcières !

      Stupéfait, Cœlian se prit la tête dans les mains.

    - Comment puis-je posséder des pouvoirs à mon insu ? Depuis bientôt trente ans que je suis né, ils auraient dû se manifester !

    - Ils se sont déjà manifestés ! Ta chance, Cœlian ! Ta capacité à prévoir les gestes de tes ennemis lors de combats, ta résistance face à la douleur, ton pouvoir de séduction… Quelle femme t’a résisté ? Pas même Estelle ! Mais tu n’as jamais vraiment eu besoin de ces pouvoirs. Même lorsque Estelle t’a envoyé ici malgré toi ! Il fallait que tu viennes ici pour apprendre qui tu étais. Cette pièce est le seul endroit où je peux apparaître et parler sans aucun sortilège pour m’en empêcher ! Maintenant, Estelle va vraiment avoir besoin de ta protection.

    - Qui va m’enseigner ce que je ne sais pas ?

    - Je vais te montrer tes pouvoirs particuliers. Pour ce qui est des autres, tu les apprendras au fur et à mesure, dans des grimoires, ou enseignés par des anges ou des sorciers… Mais ils ne te seront pas aussi indispensables que tes pouvoirs propres.

      Cœlian secoua la tête.

    - Je nage en pleine folie ! Le démon de Mandaly, un ange !

    - Tu peux continuer à passer pour un démon, si tu préfères ! C’est exactement la même chose. Sauf que les démons n’ont personne à protéger, tandis que toi, tu es l’ange gardien de la sorcière Estelle.

      Il songea à ce besoin irrépressible de la protéger depuis la première fois où il avait croisé son regard. Tout devenait évident, maintenant.

      Pendant plus de trois jours, Lyanis montra son potentiel à Cœlian qui allait de surprise en surprise. Lorsqu’il réussit à se dématérialiser pour réapparaître à l’extérieur, puis revenir à son point de départ, il eut du mal à réaliser. L’étrange inconnue hocha la tête.

    - Je crois que tu sais l’essentiel. As-tu d’autres questions ?

    - Quelle est la différence entre ange et sorcier ?

      Lyanis soupira.

    - L’immortalité et le type de pouvoirs. Tu auras une durée de vie similaire à celle d’un humain, tandis qu’un sorcier peut vivre tant qu’il n’est pas tué par un autre sorcier, ou un humain très puissant. Mais un sorcier peut choisir d’être mortel. D’autre part, tes pouvoirs ne sont pas offensifs. Sans formules, tu es incapable d’attaquer. Tu peux seulement défendre. Tu dois protéger Estelle.

      Cœlian ferma les yeux.

    - Si je vous comprends bien, ma rencontre avec elle était programmée !

    - Votre collaboration était programmée, mais pas vos sentiments. Les sorciers et leurs anges vivent en général à proximité, mais pas ensemble. Aucun pouvoir magique ne peut prévoir ce genre de chose. Dans le domaine de l’amour, chacun garde son libre arbitre. L’ange gardien d’Aslyan, l’ancêtre d’Arnaud, était un homme marié et amoureux de sa femme. Cœlian, maintenant tu dois aider Estelle à s’enfuir. Branag a découvert qu’elle était une sorcière. Elle est prisonnière, impuissante à se libérer ou à te contacter. J’ai épuisé mon énergie pour rester, Cœlian ! Adieu !

    - Non, Lyanis ! Ne partez pas !

      La jeune femme en mauve disparut progressivement, comme un nuage qui se dissipe. Cœlian quitta la petite pièce cachée. Le soleil se couchait à la surface : le rayon de lumière qui lui parvenait était sur le point de disparaître. Il se hâta de remonter. Darylan l’accueillit d’une exclamation soulagée.

    - Cœlian ! Enfin ! Je me faisais du souci !

    - Pourquoi donc ? Il n’y a pas si longtemps que ça, que vous êtes remonté, maître Darylan !

    - Mais Cœlian… Cela fait quatre jours que vous êtes en bas !

      Le chevalier eut un sursaut.

    - Quatre jours ! Mais, il m’a semblé que ça n’avait duré que quelques heures… Sans doute une distorsion due à son pouvoir magique. »


  • Commentaires

    1
    Lundi 16 Mai 2016 à 18:07

    En attendant, l'ange/démon va avoir deux mots à dire à sa sorcière quand il l'aura sous la main ! tongue

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    2
    Lundi 16 Mai 2016 à 18:34

    Un peu plus que 2mots à mon avis ! ;)

     

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